SUR LES TRACES DU PASSÉ

Ce samedi 10 février 2018, Frédéric Lemaire, Gill Douglas et Joël Ramet étaient réunis à la salle pédagogique de MAREIS pour présenter leur vision de la main d’œuvre étrangère présente sur nos côtes durant la première Mondiale. L’analyse des quelques objets retrouvés lors de fouilles archéologiques récentes sur des emplacements stratégiques de l’époque permet de mieux comprendre le rôle de ses populations aux côtés du Royaume-Uni. Les pays de l’empire britannique et ses colonies sont sollicités pour participer à l’effort de guerre et renforcer les effectifs nécessaires à l’arrière du front. Les Labour Corps, bien que ne participant pas aux batailles, constituèrent les forces vives qui répondaient à bien des tâches comme les déchargements sur les docks et dans les gares, les constructions et le maniement des stocks d’armes. 21 000 Sud-Africains (« Black South African Native Labour Corps ») arrivent en France à partir de 1916, puis 96 000 Chinois arrivent dans le nord de la France à partir d’avril 1917 pour constituer les « Chinese Labour Corps ». Sous contrat avec le Royaume-uni, ils étaient traités comme des soldats et donc soumis à la discipline militaire et logés dans des camps avec restrictions de sorties. Des milliers d’ouvriers meurent en France entre 1916 et 1919, de maladies ou d’accidents et sont enterrés dans les cimetières militaires. Suivie par près de 80 personnes, la conférence qui traitait du sujet de la grande guerre et l’implantation d’un vaste camp militaire aux frontières de la ville, démontre que cette thématique suscite toujours autant d’intérêt et d’autant plus durant cette période commémorative du centenaire de la première guerre mondiale.